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Premiers secours canins et félins : 11 réflexes à avoir en cas d’urgence

Premiers secours canins et félins : 11 réflexes à avoir en cas d’urgence

 

Ingestion d’une plante toxique, coup de chaleur, piqûre de tique, étouffement ou encore brûlure, votre chien ou votre chat peut être victime d’un accident domestique. Connaître les gestes de premiers secours canins ou félins à réaliser, sans paniquer, peut éviter des complications graves, voire sauver la vie de votre animal. Francodex vous apprend à adopter les bons réflexes, car protéger son compagnon, c’est aussi se préparer au pire.

Je compose la trousse de premiers secours de mon animal

Pourquoi se former aux gestes de premiers secours pour animaux ?

Contrairement aux humains, les animaux n’ont pas accès à un service d’urgence structuré comme le SAMU. C’est donc au maître d’intervenir en premier.

Connaître les gestes de premiers secours permet de :

  • limiter les complications ;
  • stabiliser l’état de l’animal ;
  • gagner du temps avant l’arrivée chez le vétérinaire ;
  • sauver une vie, parfois.

À l’inverse, un geste inapproprié peut aggraver la situation ou compromettre les chances de survie de votre compagnon.

11 gestes de premiers secours canins et félin à connaître

Découvrons sans attendre les bonnes attitudes à adopter face à la plupart des accidents qui peuvent arriver à votre animal de compagnie.

 

Piqûres et morsures d’insectes

Les piqûres d’insectes (abeilles, guêpes, moustiques) provoquent rougeur, œdème ou démangeaisons localisées. Elles deviennent préoccupantes en cas de gonflement facial, de gêne respiratoire ou de réaction généralisée. 

Nous vous recommandons de retirer le dard avec précaution, sans presser, et d’appliquer du froid localement. N’administrez aucun médicament sans avis vétérinaire ! 

Après consultation, vous pourrez éventuellement utiliser un spray calmant pour les irritations cutanées pour soulager votre animal. 

En revanche, les tiques s’accrochent à la peau et peuvent transmettre des maladies graves. Retirez-la avec une pince retire-tique en saisissant la tête du parasite, sans l’écraser, en tournant doucement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre. 

Désinfectez la zone avec un spray antiseptique et surveillez l’apparition de fièvre, d’un gonflement ou d’un abattement dans les jours suivants. Le cas échéant, contactez votre vétérinaire.

 

Troubles gastriques aigus

Si les prébiotiques et probiotiques pour chien et chat contribuent au confort intestinal de votre animal, ils deviennent insuffisants quand les troubles gastriques s’accentuent.

Vomissements répétés, salivation excessive, ventre dur, refus de s’alimenter, agitation ou tentatives infructueuses de vomir peuvent signaler une urgence digestive, notamment une torsion d’estomac chez le chien, souvent mortelle sans intervention rapide.

Dans ce cas, n’essayez jamais de faire vomir l’animal. Ne lui donnez ni eau ni nourriture. Évitez de le manipuler inutilement et conduisez-le sans délai chez le vétérinaire.

Chez le chat, une occlusion ou une pancréatite peut présenter des signes similaires. Toute douleur abdominale soudaine et intense doit être considérée comme un motif de consultation immédiate.

Blessures sans saignement 

Une chute, un coup ou un faux mouvement peut entraîner une contusion, une entorse ou une fracture, sans signes externes visibles. L’animal peut boiter, refuser le contact ou adopter une posture inhabituelle.

Commencez par éviter toute mobilisation de la zone douloureuse. Ne massez pas et ne bandez pas sans avis vétérinaire. Si une patte est touchée, limitez les déplacements en portant l’animal, si son poids le permet.

Toutefois, vous pouvez appliquer du froid localement, une poche de glace entourée d’un linge, pour limiter l’inflammation. 

Notez l’évolution des symptômes sous 48 à 72 heures. Si la douleur semble persister ou s’aggraver, consultez votre vétérinaire. 

Après avoir posé son diagnostic, en cas de choc ou de petit traumatisme, votre vétérinaire pourra vous recommander de masser la zone touchée avec un gel de massage à l’arnica pour favoriser la récupération.

 

Coup de chaleur 

Le coup de chaleur touche principalement les chiens pendant un effort physique intense ou lorsqu’ils sont exposés à une chaleur excessive. Si le chat y est plus résistant, il reste vulnérable dans les environnements confinés. 

🐾 Découvrez comment rafraîchir votre animal pendant les chaleurs estivales.

Les signes d’un coup de chaleur chez le chat et le chien sont alarmants : 

  • halètement rapide ;
  • gencives rouge vif ;
  • faiblesse ;
  • vomissements ;
  • voire convulsions.

Dès les premiers symptômes, placez l’animal à l’ombre dans un endroit ventilé.

Rafraîchissez progressivement son corps avec des serviettes humidifiées à l’eau tiède (jamais glacée), en insistant sur les aisselles et les aines, pour un refroidissement plus efficace, plutôt que sur les pattes, car c'est là où passent les gros vaisseaux.

Proposez de l’eau à boire à température ambiante, sans le forcer et en petites quantités. En effet, certains chiens ont tendance à s’en gaver, ce qui peut provoquer une “intoxication à l’eau”. Elle se caractérise par des troubles de l'homéostasie sanguine qui peuvent conduire à des oedèmes ou à des troubles cardiovasculaires graves.

Protégez ses yeux de la lumière directe avec un linge clair et léger. En été, vous pouvez utiliser en prévention un gel protecteur oculaire si votre chien ou votre chat présente des yeux secs en raison de son âge ou d’une maladie.

️ Ne plongez jamais votre chien dans l’eau froide, car ce choc thermique pourrait aggraver la situation. Une consultation vétérinaire s’impose, même en cas d’amélioration rapide.

 

Brûlures 

Les brûlures peuvent être thermiques (feu, liquide chaud), chimiques (détergents) ou électriques. Elles se manifestent par des :

  • rougeurs ;
  • cloques ;
  • douleur intense ;
  • ou paradoxalement, une perte de sensibilité.

Refroidissez immédiatement la zone touchée avec de l’eau tiède (15-20 °C) pendant au moins 10 minutes, sans frotter. Ne percez jamais les cloques et n’appliquez ni pommade ni corps gras !

En cas de brûlure chimique, rincez abondamment avec de l’eau claire, en protégeant vos mains. 

Isolez l’animal pour éviter qu’il ne se lèche et emmenez-le aux urgences vétérinaires. 

Dans un second temps, un spray réparateur au miel d’acacia peut hydrater et apaiser les peaux ayant subi un traumatisme.

 

Hémorragie 

Une hémorragie externe peut rapidement mettre en danger la vie de votre chat ou de votre chien, en particulier si elle concerne une artère. Elle se manifeste par un écoulement sanguin abondant, rouge vif et parfois pulsatile, accompagné d’un affaiblissement progressif, voire d’un état de choc.

L’objectif immédiat consiste à limiter la perte de sang. Appliquez une pression directe avec une compresse stérile ou un linge propre, sans relâcher. 

Si le saignement se situe sur un membre, surélevez-le délicatement au-dessus du niveau du cœur. Le recours au garrot doit rester exceptionnel, strictement temporaire et réservé aux hémorragies majeures, avec un contrôle régulier.

En outre, ne retirez jamais un objet planté dans une plaie : stabilisez-le en l’entourant. Une intervention vétérinaire rapide est indispensable pour éviter toute complication.

 

Étouffement

L’étouffement survient lorsque les voies respiratoires de l’animal sont obstruées par un corps étranger, souvent un jouet, un os ou un aliment. 

Les signes cliniques de l’étouffement incluent :

  • une toux sèche ;
  • une salivation abondante ;
  • une respiration difficile ;
  • une agitation marquée ;
  • voire une cyanose des muqueuses.

La priorité consiste à rétablir une respiration normale. Commencez par ouvrir la gueule de l’animal avec précaution et retirez uniquement ce qui est clairement visible, sans forcer. 

En cas d’échec, vous pouvez appliquer la manœuvre de Heimlich chez le chien et le chat : 

  • chez un petit animal, maintenez-le la tête vers le bas et effectuez de légères pressions abdominales ;
  • chez un animal de grande taille, exercez une poussée vigoureuse sous le thorax, vers l’intérieur et vers le haut.

Une consultation vétérinaire reste indispensable, même si l’objet est expulsé.

 

Arrêt cardio-respiratoire

En cas d’arrêt cardio-respiratoire, les chances de survie sont limitées, même avec l’intervention d’un vétérinaire.

L’arrêt cardio-respiratoire se manifeste par l’absence de souffle, de mouvement thoracique et de pouls. Il peut être causé par un traumatisme, une noyade, une électrocution ou une réaction allergique sévère. Sans intervention rapide, la mort survient en quelques minutes.

Commencez une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) sans attendre en plaçant l’animal sur le côté droit.

Chez le chien, réalisez 30 compressions thoraciques pour deux insufflations. Chez le chat, appliquez des compressions plus douces et rapprochées. 

Quoi qu’il en soit, alternez massage et ventilation toutes les 15 à 20 secondes jusqu’à reprise de la respiration ou d’une intervention vétérinaire.

 

Convulsions

Les convulsions se traduisent par des secousses involontaires, parfois avec perte de conscience, salivation excessive ou incontinence. Elles peuvent résulter d’intoxications, d’épilepsie, d’hypoglycémie ou de traumatismes.

Agissez calmement et efficacement :

  • éloignez les objets dangereux ;
  • tamisez la lumière ;
  • ne touchez pas l’animal ;
  • n’ouvrez jamais sa gueule pour éviter de vous faire mordre ;
  • chronométrez la crise, car au-delà de deux minutes, elle devient critique.

Après la crise, laissez votre compagnon se réveiller calmement. Gardez-le au chaud et surveillez sa respiration. Consultez rapidement et obligatoirement pour identifier la cause et éviter les récidives. En effet, de nombreuses crises convulsives ont une origine toxique.

 

Inconscience

Un animal inconscient ne répond plus aux stimulations. Les causes peuvent être variées : 

  • choc ;
  • intoxication ;
  • malaise cardiaque. 

Vous devez rapidement évaluer ses fonctions vitales.

S’il respire, placez-le en position latérale de sécurité, la tête légèrement inclinée vers le bas. Créez un environnement calme, tamisé et couvrez-le légèrement pour prévenir l’hypothermie.

Ne tentez pas de le réveiller, ne donnez rien à manger ou à boire et consultez sans délai pour un diagnostic et une prise en charge rapide.

 

Empoisonnement

L’ingestion de substances toxiques (chocolat, plantes, médicaments, produits ménagers) entraîne souvent vomissements, salivation ou abattement.

Ne faites jamais vomir votre chat ou votre chien sans avis vétérinaire. En effet, le passage de certains produits toxiques aggrave les lésions. Notez la substance en cause et conservez l’emballage.

Contactez immédiatement votre vétérinaire ou le centre antipoison vétérinaire de Lyon ouvert 24h/24 afin que votre chien ou votre chat reçoive un traitement adapté.

Connaître les gestes de premiers secours fait partie des devoirs du maître. Pour cela, vous pouvez vous former auprès de professionnels qualifiés. De plus, ayez toujours une trousse de secours pour animal de compagnie complète à portée de main.

Vous pouvez la compléter avec : 

  • un thermomètre. En cas de coup de chaleur ou d'hypoglycémie, les symptômes sont similaires et la prise de température permet de faire la différence ;
  • une lacette en tissu ou un ruban pour museler le chien en cas de douleur et éviter de se faire mordre ;
  • une couverture de survie (utile pour le froid surtout) ;
  • du miel ou du sucre en cas d'hypoglycémie (sport, rando, etc.) ;
  • une petite lampe torche ou frontale pour les "interventions" de nuit, même si la lampe d’un téléphone peut remplir cette fonction.

En matière de secours, c’est la préparation, et non l’improvisation, qui fait la différence !

 

Je compose la trousse de premiers secours de mon animal

 

Article rédigé avec le concours du
Dr Vétérinaire Marie MAROSSERO