
Tout savoir sur le chat sauvage et son identification
SOMMAIRE :
- Qu'est ce qu'un chat sauvage ?
- Quelles sont les caractéristiques d'un chat sauvage ?
- Chat sauvage et chat domestique peuvent-ils se reproduire ?
- pourquoi ne peut-on pas domestiquer un chat sauvage ?
- comment protéger un chat sauvage ?
- Comment identifier un chat errant ?
- Comment adopter un chat errant ?

Qu’est-ce qu’un chat sauvage ?
Le chat sauvage européen (Felis silvestris silvestris) est une espèce 100 % sauvage, protégée et distincte du chat domestique. Contrairement au chat haret ou errant, il n’a jamais été domestiqué et fuit naturellement toute présence humaine.
Solitaire, nocturne et très discret, il vit dans les grandes forêts d’Europe, loin des habitations. Il ne miaule pas, ne quémande pas et reste invisible pour la plupart d’entre nous.
Sa survie est aujourd’hui menacée par la destruction de son habitat et l’hybridation avec les chats domestiques.
Statut de protection du chat sauvage : le chat sauvage est protégé par l’arrêté ministériel du 17 avril 1981 modifié qui établit la liste des mammifères protégés en France. Il est strictement interdit de le capturer, de le blesser, de le tuer, de le transporter ou de le détenir, vivant ou mort. Le chat sauvage est également protégé au niveau européen par la Convention de Berne (1979) relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel d’Europe. Enfin, en tant qu’espèce sauvage autochtone, il est aussi concerné par la directive Habitats-Faune-Flore (directive 92/43/CEE), qui impose aux États membres de garantir le maintien ou le rétablissement de ses populations dans un état de conservation favorable.
Quelles sont les caractéristiques d’un chat sauvage ?
Le chat sauvage européen est un mammifère indispensable à l’équilibre des écosystèmes forestiers.
Fiche d’identité du chat sauvage :
- Il se distingue par une silhouette robuste et une fourrure épaisse ;
- Il mesure entre 45 et 80 cm de long, avec une queue touffue de 25 à 40 cm ;
- Il pèse généralement entre 3 et 7 kg, les mâles étant plus imposants que les femelles ;
- Son pelage est gris-brun, orné de rayures sombres bien marquées sur le dos et les flancs ;
- La queue, annelée de 2 à 3 bandes noires, se termine par une extrémité noire arrondie, caractéristique essentielle pour l’identification ;
- Ses yeux, de couleur jaune à verte, sont grands et expressifs ;
- Ses oreilles sont courtes et arrondies.
Le chat sauvage est nocturne et crépusculaire, bien que son activité puisse varier selon les saisons et les conditions environnementales.
Territorial et solitaire, il parcourt quotidiennement plusieurs kilomètres pour chasser, principalement des petits mammifères, tels que les rongeurs, mais aussi des oiseaux, des reptiles et occasionnellement des amphibiens.
Son habitat privilégié est constitué de forêts denses et peu perturbées, où il peut trouver des abris naturels comme des souches creuses ou des terriers abandonnés.
🐈 Différences entre un chat sauvage, un chat haret et un chat errant : le chat sauvage est une espèce non domestiquée, vivant exclusivement en milieu forestier. Le chat haret est un chat domestique retourné à l’état sauvage. Le chat errant, quant à lui, est un chat domestique abandonné ou perdu, souvent habitué à l’humain. Seuls les deux derniers peuvent être approchés ou adoptés. Le chat sauvage, lui, reste farouche et indépendant.
Chat sauvage et chat domestique peuvent-ils se reproduire ?
Oui, le chat sauvage et le chat domestique peuvent se reproduire, ce qui constitue une véritable menace génétique. Les deux espèces sont interfécondes, c’est-à-dire que leurs descendants sont fertiles et souvent difficiles à différencier physiquement.
Ce phénomène d’hybridation dilue progressivement le patrimoine génétique du chat sauvage. Les individus « purs » deviennent rares, voire indétectables sans analyses ADN.
Cette situation complique les programmes de conservation et affaiblit l’espèce à long terme.
Niveau de menace du chat sauvage : en France, l’espèce est en danger localement, bien que non inscrite sur la liste rouge nationale. Elle est rare et fragile, en régression dans plusieurs régions, notamment à cause de l’hybridation avec les chats domestiques. À l’échelle européenne, le chat sauvage est classé comme « préoccupation mineure » (LC) sur la liste rouge de l’UICN, mais certaines sous-populations sont menacées, principalement en Écosse, en Europe centrale et dans l’est de la France.
Pourquoi ne peut-on pas domestiquer un chat sauvage ?
Vous l’aurez compris, le chat sauvage ne peut pas être domestiqué.
Même recueilli jeune d’une portée, il conserve un comportement farouche, imprévisible et solitaire.
Contrairement aux chats harets, qui peuvent parfois se réadapter à l’humain, le chat sauvage n’établit aucun lien social durable avec l’homme.
Ce comportement demeure sa plus grande force pour la protection de son espèce.
En outre, toute tentative d’apprivoisement provoque un stress intense chez l’animal.
Comment protéger un chat sauvage ?
Protéger le chat sauvage commence par la sage décision de le laisser tranquille.
Si vous vivez en lisière forestière, protéger les populations de chats sauvages consiste à restreindre l’impact des chats domestiques sur leur territoire.
Cet objectif passe par la stérilisation systématique des chats errants ou de compagnie qui évoluent librement dans la nature, afin de prévenir l’hybridation.
À une plus grande échelle, la préservation des zones forestières denses, refuges naturels du chat sauvage, constitue un impératif. Si vous vivez dans une région où le chat sauvage est présent, vous trouverez sans difficulté une association de protection à qui apporter votre soutien.
💡 Si vous pensez avoir aperçu un chat sauvage blessé ou en détresse, voici la bonne démarche pour lui venir en aide :
- notez l’endroit exact, si possible avec des coordonnées GPS ou un repère clair ;
- ne tentez pas de l’attraper ni de l’enfermer ;
- contactez rapidement un centre de soins pour la faune sauvage, une association naturaliste locale, comme la SFEPM, ou l’Office français de la Biodiversité (OFB).
Comment identifier un chat errant ?
Contrairement au chat sauvage, un chat errant peut être approché, secouru et potentiellement réadopté. Mais avant tout, vous devez vérifier s’il appartient à quelqu’un.
Vous pouvez déjà observer s’il est sociable et le faire examiner par un vétérinaire. Une puce électronique ou un tatouage peuvent aider à contacter ses éventuels propriétaires.
En attendant, si vous recueillez un chat errant, même quelques heures, installez-le dans un espace restreint où il ne sera pas dérangé, ni par les humains ni par d’autres animaux.
Vous pouvez utiliser un spray anti-stress pour l’environnement qui présente des propriétés apaisantes pour les animaux en situation de stress intense.
Si vous recueillez un animal très sale qui semble gêné par son état ou n’arrive pas à faire sa toilette, tentez de l’aider en utilisant doucement des lingettes nettoyantes multi-usage. Offrez-lui à boire et à manger et n’en faites pas plus avant de consulter un vétérinaire.
Enfin, en cas d’absence d’identification ou si vous ne pouvez pas le garder à votre domicile, contactez une association ou un refuge qui pourra le recueillir.
L’identification est une étape clé pour distinguer un chat errant d’un chat véritablement sauvage. Un chat errant a souvent appartenu à un foyer avant d’être perdu ou abandonné, tandis qu’un chat sauvage n’a généralement jamais connu le contact humain. Avant toute intervention, il est donc important de vérifier si l’animal est identifié (par puce électronique ou tatouage). Cela permet de retrouver son détenteur et d’éviter une prise en charge inappropriée.
Vous pouvez consulter facilement les informations d’un animal identifié via le portail officiel de l’I-CAD en accédant à identifier-mon-animal.fr. Ce geste simple contribue à la protection et au suivi responsable des chats, qu’ils soient domestiques ou vivant à l’état sauvage.
À moins que vous envisagiez de l’adopter ?
Comment adopter un chat errant ?
Adopter un chat errant est un acte généreux, mais qui exige engagement, patience et préparation.
Contrairement à un chat sauvage, un chat errant a connu, à un moment de sa vie, le contact humain. Il peut donc avec le temps redevenir sociable et s’adapter à un nouveau foyer. Toutefois, lui redonner confiance pourra s’avérer difficile.
Avant de faire entrer un chat errant dans votre espace de vie, une visite chez le vétérinaire s’impose pour :
- confirmer qu’il s’agit d’un chat errant ou d’haret ;
- vérifier son état de santé ;
- identifier d’éventuelles maladies ;
- mettre à jour ses vaccins ;
- lui administrer un vermifuge et un anti-puces adaptés ;
- le stériliser ;
- recevoir de précieux conseils pour la suite !
La stérilisation contribue à éviter certains comportements indésirables, comme les miaulements nocturnes, les marquages et les fugues, tout en prévenant toute reproduction non désirée.
En attendant de le stériliser, vous pouvez utiliser la solution Elimin’Urine qui aide à prévenir les récidives de marquages et détruit l’odeur d’urine.
Une fois de retour chez vous, offrez à votre nouveau compagnon un lieu calme pour s’adapter :
- pièce isolée ;
- couchage confortable ;
- cachettes ;
- litière ;
- gamelles ;
Pour faciliter son adaptation, un spray à l’herbe à chat procure du bien-être aux matous les plus récalcitrants et les aide à s’habituer à un nouveau lieu de vie. Vous pouvez également ajouter une solution buvable anti-stress aux aliments que vous lui proposez. Sa forte appétence peut favoriser une prise de nourriture plus rapide.
Sachez qu’un chat errant peut mettre plusieurs semaines à se sentir vraiment chez lui. L’important consiste à :
- respecter le rythme de l’animal ;
- ne pas le forcer au contact ;
- bâtir un début de relation avec constance et douceur.
Pour faciliter cette période d’adaptation et créer un lien avec un chat craintif, proposez-lui des friandises de récompense quand il s’approche ou des friandises anti-stress.
Vous savez désormais qu’un chat sauvage ne pourra jamais se prélasser sur votre canapé en ronronnant. Toutefois, vous pourriez faire un heureux en redonnant confiance à un animal dont le quotidien n’a pas toujours été facile.
Je prends soin de mon chat domestique
Article rédigé avec le concours du
Dr Vétérinaire Marie MAROSSERO